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Business GNL

Focus sur le marché du GNL

24/04/17

Les développements récents sur les marchés de GNL montrent un fort intérêt des acteurs pétroliers et gaziers pour des projets FSRU, une hausse des importations de GNL dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord et la poursuite de l'augmentation de la capacité mondiale de liquéfaction.

1er trimestre 2017 : Pic de prix en Europe avant une rechute

Dans la continuité de 2016, le premier mois de l'année 2017 s'est révélé tendu sur l'approvisionnement en GNL. En Asie, les échecs techniques de l'usine de liquéfaction de Gorgon ont conduit à la plus grande hausse des prix rencontrée au cours des quatre dernières années. En février, les prix des livraisons ponctuelles de navire ont atteint 28.9 euros/MWh. 

Au début de l'année, en raison d'un temps exceptionnellement froid en Europe, les prix ont aussi connu des pics dans le bassin de l'Atlantique, les volumes s'échangeant à environ 3.2 euros/MWh au-dessus des prix du bassin du Pacifique. Les marchés asiatiques ont alors eu plus de difficultés à s'approvisionner en GNL pour parer à l'ensemble de leurs besoins imprévus et supplémentaires. 

D'autres revers tels que le problème survenu sur le train de liquéfaction 7 du projet de Rasgas au Qatar ou encore les difficultés de chargement d'un cargo à l'usine Skikda n'ont fait qu'accentuer la pression sur les prix pendant cette période.

Après cela, les prix ont diminué dans les mois qui ont suivi, le différentiel entre les deux bassins s'est inversé et s'est resserré à moins de 3.2 euros/MWh avec des prix asiatiques aux environs de 17 euros/MWh

Evolution de la capacité mondiale de liquéfaction

En 2016, nous avons noté l'arrivée de 19 milliards de m3 (14 millions de tonnes/an) de capacité supplémentaire parmi lesquelles le Train 2 d'APLNG, les deux premiers trains de l'usine de Gorgon en Australie ainsi que les deux premiers trains pour le site de Sabine Pass aux États-Unis. En 2017, la mise en service des projets de liquéfaction attendus, tels que les troisièmes trains de liquéfaction de Gorgon et Sabine Pass, le premier train de Yamal LNG ou encore la première usine de liquéfaction flottante en Malaisie, devraient permettre d'atteindre 14 milliards de m3 (10 millions de tonnes/an). 

La demande au Moyen-Orient

Concernant la demande, MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), est la zone où la croissance des importations de GNL est la plus élevée au monde à l'heure actuelle. Au cours des trois premiers trimestres de 2016, elles ont augmenté de 94% par rapport à la même période un an plus tôt.

L'Égypte a été particulièrement active sur le marché au cours du premier trimestre, réalisant ainsi des appels d'offres pour un grand nombre de livraisons sur plusieurs années. Face à la croissance de la demande de gaz domestique et à la diminution de la production de gaz, le pays a été forcé de détourner le gaz, destiné initialement pour des usines de liquéfaction, pour la demande intérieure.

Entre 2013 et 2015, le cas de force majeure a été déclarée à l'usine d'Idku en Egypte. Les exportations se sont effondrées passant approximativement de 50 expéditions en 2013 à moins de 5 en 2015 et seulement 9 en 2016, alors que dans le même temps elles cessaient complètement à l'usine de Damietta.  

Le pays qui avait importé environ 50 cargaisons de GNL mi-2016, prévoit maintenant d'importer plus de 100 cargaisons (ou 6,5 millions de tonnes soit 9 milliards de m3) en 2017. Cependant, après avoir atteint un plancher en 2015-2016, la production égyptienne de gaz devrait fortement augmenter  à partir de 2020 lorsque le champ de gaz de Zohr, découvert en 2015 et exploité par Eni dans le cadre d'un accord de partage de gaz de production, sera mis en service. Les importations égyptiennes de GNL devraient commencer à se stabiliser à ce moment-là.

Boom dans le développement des unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU)

Après un rythme de développement lent dans la deuxième moitié des années 2000, la technologie FSRU semble maintenant décoller et rencontrer un franc succès partout dans le monde. Huit ans après la mise en service de la première FSRU* de la société Excelerate (l'Excelsior, placée au large de la Louisiane), il y a 18 FSRU mis en service dans le monde et 6 projets engagés. La plupart d'entre eux ont été construits, mais les premiers étaient des conversions d'anciens navires méthaniers.

Un FSRU est un navire avec des regazéifieurs embarqués ainsi que des réservoirs de GNL possédant une capacité de stockage limitée.

L'engouement pour cette technologie est lié à sa flexibilité et à sa facilité de mise en place. Souvent amarrés à une bouée au large, les FSRU limites les délais et réduisent les contraintes. Bien qu'elles soient principalement adaptées pour satisfaire des exigences limitées en matière de gaz par exemple pour des zones limitées et isolées telles que les îles, elles pourraient représenter, en additionnant les volumes qu'elles peuvent livrer, une quantité considérable de GNL.
La pierre angulaire de ce développement partout dans le monde est la nouvelle stratégie des acteurs du pétrole et du gaz. Un GNL abondant, combiné à des marchés matures dans les pays occidentaux, les incite à prendre part aux enjeux des projets d'investissement en aval pour déclencher une demande supplémentaire de GNL et créer un lieu pour le prochain excédent de GNL. Les unités flottantes de stockage et de regazéification représentent un des types d'investissements possibles. 

Total a par exemple récemment annoncé des projets de réalisation de 3 FSRU : en Côte d'Ivoire et au Pakistan. La contrepartie de ces investissements est la signature de contrats de petites et moyennes durées de 0,5 à 3 MMt/an dans les deux pays en question.

Au cours des prochaines années, un certain nombre de nouveaux marchés devraient s'ouvrir avec le déploiement des FSRU, comme le Maroc, la Côte d'Ivoire, la Namibie, l'Afrique du Sud. Malte deviendra le premier importateur de GNL en 2017 grâce à sa nouvelle unité flottante de stockage dont les activités commerciales ont débuté en janvier. 

L'activité FSRU est actuellement dominée par trois grands acteurs : Excelerate Energy, Hoegh LNG et Golar LNG.

Les contrats de GNL 2016

En 2016, les acheteurs de GNL ont signé des contrats dont les conditions étaient parmi les plus favorables observées au cours des dix dernières années. Tout d'abord, les conditions des prix du gaz ont changé. Les volumes de GNL vendus dans le cadre de contrats indexés sur la référence des prix du gaz ont grimpé en flèche, en se substituant aux contrats classiques indexés sur le pétrole. Les volumes nouvellement contractés ont atteint 30 millions de tonnes/an (environ 41,5 milliards de m3), soit une augmentation de 50% par rapport à l'année précédente.

Article présenté sur la lettre d'information : Avril 2017

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