C’est en consultant les offres sur le site de Pôle Emploi que Chantal Swynghedeaw a pris connaissance du poste de coordinateur Qualité Hygiène Sécurité Environnement (QHSE) proposé par Eurovia en contrat de professionnalisation. Titulaire d’une licence professionnelle QHSE depuis septembre 2013, la jeune Warhemoise vient de terminer une mission d’intérim dans la grande distribution, « qui n’avait rien à voir avec mes compétences. C’était juste pour ne pas rester inactive », précise-t-elle. Forcément, une telle annonce ne pouvait que retenir son attention. « C’était même exactement le profil de poste que je recherchais puisque j’avais les compétences en QHSE. Et par le biais du contrat de professionnalisation, je pouvais me former au métier de coordinateur ». La jeune femme envoie sa candidature et passe plusieurs entretiens avec un chargé de recrutement du GEIQ BTP*, le groupement d’employeurs chargé de porter le contrat de professionnalisation pour le compte d’Eurovia. Reçue ensuite par Eurovia sur le chantier, c’est elle qui décroche le poste. « J’ai commencé le 28 avril dernier », se réjouit Chantal Swynghedeaw. « Je suis en formation une journée par semaine à l’AFPI, les quatre autres jours, je travaille sur le chantier. J’apprends mon métier de coordinatrice QHSE. Je vais beaucoup sur le terrain et travaille avec toutes les équipes en poste. Je vérifie, par exemple, que les coffrages sont bien réalisés en conformité avec les plans établis et que les consignes de sécurité sont strictement appliquées. Pour le moment, j’ai un rôle de contrôleur mais mon poste pourra évoluer vers la prévention quand j’aurai un peu plus d’expérience ». Chantal Swynghedeaw a un contrat de neuf mois chez Eurovia, une durée qu’elle juge très intéressante pour acquérir une bonne expérience et monter en compétences. « Ce poste, sur un chantier hors nomes, est un atout précieux. Je suis certaine qu’il m’aidera à m’insérer professionnellement dans une entreprise du territoire. Il me donne l’expérience dont j’avais besoin pour prouver mon savoir-faire et donner confiance aux recruteurs. Je suis désormais beaucoup plus sereine », commente la jeune femme. En attendant, elle continue sa mission chez Eurovia au sein d’une équipe très masculine « qui m’a parfaitement bien intégrée et avec laquelle je suis fière de travailler », conclut-elle.

* GEIQ BTP : Groupement d’Employeurs pour l’Insertion par la Qualification Professionnelle, secteur du Bâtiment et Travaux Publics.

«Les travaux de construction des trois réservoirs sont achevés à 70 %. Les travaux de Génie Civil sont quasi terminés. D’ailleurs, notre partenaire Bouygues TP est en train de démobiliser. D’ici quelques semaines, il ne restera sur site qu’une seule équipe qui interviendra pour les travaux restants. Quant à nous, Entrepose Projets, nous entrons dans la phase délicate de l’installation de l’ensemble de la tuyauterie à l’extérieur et de l’hydrotest des réservoirs », commente Marcio Gomes-Rodrigues.

La construction des trois réservoirs a démarré en février 2012 par les travaux de préparation aux traitements des sols. A l’été de cette même année, on assistait au bétonnage des trois radiers et au début de construction des voiles (murs) des réservoirs. Pendant ce temps, les toits métalliques étaient assemblés au sol dans le réservoir, avant d’être levés à l’air, opération spectaculaire, entre les mois de juin et août 2013. S’ensuivait l’installation de l’isolation du fond des réservoirs et la construction des trois cuves internes en acier 9 % nickel, destinées à recevoir le GNL à -163°C, pendant qu’à l’extérieur commençait le coulage des dômes béton suivi par la construction des plateformes en béton en haut des réservoirs qui viendront supporter les tuyauteries.

Actuellement, les trois cuves internes sont en cours d’achèvement. « En juin/juillet/août, nous allons pouvoir procéder à l’hydrotest », précise Marcio Gomes-Rodrigues. « Il s’agit de remplir d’eau les cuves afin que le poids les fasse se tasser dans le sol. L’eau sera ensuite retirée et nous serons sûrs que les réservoirs ne bougeront plus. Elles seront alors prêtes à être raccordées au terminal en construction. L’étape suivante sera l’installation de l’isolant entre la paroi en béton des réservoirs et la cuve en acier 9 % ».

Entrepose Projets travaille en même temps sur une phase délicate du chantier : la pose de toute la tuyauterie sous et sur les plateformes béton en haut des réservoirs et dans le rack vertical à l’Ouest des réservoirs, tuyauterie qui permettra de relier les réservoirs à la partie regazéification du terminal. « C’est une activité sensible car nos compagnons vont travailler à l’extérieur, à 40 mètres de hauteur », complète Marcio Gomes-Rodrigues. « Nous nous attaquerons enfin aux travaux d’électricité et d’instrumentation avant de préparer la mise en service des réservoirs, prévue pour mai 2015 ».

Actuellement, 400 compagnons du consortium EPBY et de leurs sous-traitants travaillent sur ce chantier.

* Entrepose Projets - Bouygues TP, consortium contractant pour le lot « réservoirs »

«Dès le lancement du chantier s’est posée la question du reclassement des personnes y ayant travaillé plusieurs mois. Un chantier d’une telle ampleur, demandant des compétences extrêmement variées, parfois même très spécifiques, tout en répondant à des consignes de sécurité draconiennes, pouvait en effet être un excellent tremplin vers un nouvel emploi », commente Thomas Devallez. «C’est pour répondre à cette problématique qu’a été lancé le dispositif GTEC en janvier 2013. Ce dernier entre complètement dans la philosophie de Dunkerque LNG qui a fait de l’emploi l’une de ses priorités ». L’action phare est la délivrance d’un « visa compétences » accessible à toute personne ayant travaillé plus de trois mois sur le chantier. Y sont recensés les différents postes occupés et le savoir-faire que le salarié y a développé, le tout certifié par le responsable direct de la personne. Véritable "lettre de recommandation", ce visa a déjà permis à 246 personnes de faire valoir leurs compétences auprès de PMI et de PME du territoire ou d’entreprises intervenant sur le chantier. 105 d’entre elles ont retrouvé un emploi, dont 49 au sein même du chantier. « Nous pouvons citer, par exemple, Sébastien Swal (cf photo), conducteur d’engins pour Sodraco pendant la phase de terrassement du chantier, qui a, depuis, trouvé un emploi similaire chez Tube City, sur le site d’ArcelorMittal Dunkerque, après avoir passé toutes les habilitations nécessaires », note Thomas Devallez. «  Jordan Sette, centraliste à béton pour Bouygues TP qui a trouvé un poste de chargé d’affaires chez Prezioso à Petite Synthe. Pauline Couly, assistante de direction chez GRT Gaz qui a décroché un CDI d’assistance de gestion chez Système RES à Winnezeele, où elle continue à mettre en pratique ses compétences en anglais et en espagnol ». A ces beaux exemples s’ajoute Frédéric Kimpe, bénéficiaire d’une clause d’insertion et employé pendant 15 mois comme manœuvre au sein de Sodraco. Toujours sur le chantier, il est désormais magasinier chez SMM. Une belle progression, qu’il saura, n’en doutons pas, faire fructifier à l’issue du chantier.

* Gestion Territoriale des Emplois et des Compétences. Ce dispositif s’intègre dans la convention d’ancrage signée entre l’Etat et Dunkerque LNG le 19 février dernier.