Marcello M. a commencé sa mission en décembre 2013 sur le chantier au sein de la société Techint qui l'emploie depuis 7 ans. Le superviseur en instrumentation et automatisme est un habitué des chantiers hors normes et de la vie loin des siens. Avant d'arriver à Loon-Plage, il a déjà participé à la construction du terminal méthanier de Rotterdam aux Pays-Bas puis il a passé deux ans à Madrid en Espagne, pour le développement de l'ingénierie du terminal méthanier de Dunkerque. « C'est une vie un peu particulière mais j'y suis habitué. J'aime bien parler d'autres langues et connaître de nouvelles cultures, de nouveaux pays. C'est toujours enrichissant. De toute façon, en arrivant chez Techint, je savais que je ne travaillerai pas près de chez moi. Je rentre tous les mois environ en Italie. Mon épouse et mes enfants me rejoignent quand ce sont les vacances. Ca leur permet de visiter l'Europe ! », commente-il.

Sur le chantier, Marcello M. enchaîne les réunions et navigue entre le bureau et le terrain. « Je dois veiller à ce que les travaux relatifs au process du futur terminal soient réalisés en sécurité, selon le planning établi et dans le respect de la sécurité des travailleurs et des normes européennes par notre entreprise sous-traitante, en conformité avec les directives de COFIVA (groupe EDF), qui assure l'assistance à maîtrise d'ouvrage », résume-t-il. « C'est un travail prenant ! ». Un travail qui devrait mener Marcello M. jusqu'en mai ou juin 2015 sur le chantier. Avant qu'il ne soit missionné sur un autre chantier dont il ne sait encore rien.

Sogea-Caroni (groupe Vinci-Construction) effectue actuellement les travaux de construction de deux ouvrages importants liés au process du futur terminal méthanier, appelés les « outlet systems ». Il s’agit d’abord de réaliser un canal de rejet d’eau. « Ce canal servira à rejeter à la mer l’eau acheminée de la centrale nucléaire de Gravelines et qui aura servi à réchauffer le GNL pour le passer de son état liquide à l’état gazeux », explique Antoine Marchandise. Ce canal part des regazéifieurs (ORV) jusqu’à la darse du terminal. Il faut également construire des bassins et des canaux dont le rôle sera de récupérer le GNL en cas de fuite sur les tubes cryogéniques et les réservoirs, afin que celui-ci ne se disperse pas dans le sol. « Cet ouvrage sera en quelque sorte une zone tampon », précise le conducteur de travaux.

Les travaux sont déjà bien entamés puisqu’ils ont commencé en juin de cette année. La réalisation des bassins tampons est d’ailleurs en passe d’être terminée. « Nous montons désormais en puissance sur les ouvrages de rejet, pour l’eau de la centrale nucléaire et pour le GNL. En cas de nécessité absolue, il faut, en effet, prévoir une solution de rejet vers la mer du GNL, après son stockage en zone tampon », commente Antoine Marchandise. « Nous sommes actuellement occupés à réaliser les déversoirs pour le GNL et pour l’eau ». Ces travaux, qui mobilisent une vingtaine de personnes, devraient s’achever fin janvier 2015. Ils demandent une grande technicité. Il a fallu, par exemple, réaliser de délicats rabattements de nappe phréatique avant de pouvoir commencer les travaux de terrassement des bassins. La construction des déversoirs va également obliger à des manœuvres difficiles : enlever des enrochements de la digue, mettre des protections, construire les déversoirs et enfin remettre les enrochements tout en respectant scrupuleusement le profil de la digue.

Trois à quatre entreprises du territoire vont rencontrer le 25 novembre prochain au Sportica de Gravelines quelques uns des 47 jeunes de moins de 26 ans qui sont en poste actuellement au sein d’une des entreprises qui participent à la construction du terminal méthanier. Ces jeunes bénéficient du dispositif « 50 contrats jeunes » initié et financé à hauteur d’1,5 million d’euros par Dunkerque LNG, qui, depuis le début du chantier, fait de l’emploi local l’une de ses priorités. « Il s’agit de permettre à des jeunes de monter en compétences et d’acquérir une expérience professionnelle, d’une part, en les formant à des métiers demandés sur le territoire, et, d’autre part, en leur proposant un poste dans une entreprise sous-traitante du chantier du terminal méthanier pour une durée de 6 à 12 mois », résume Thomas Devallez, chargé de mission RH chez Entreprendre Ensemble. Entreprendre Ensemble et Pôle emploi ont été mobilisés pour aider ces sous-traitants** à définir leurs besoins de main d’œuvre et ont contribué à l’identification des jeunes pouvant entrer dans ce dispositif. « Ce sont les GEIQ MI et BTP* qui ont embauché ces jeunes en contrats de professionnalisation, puis les ont mis à disposition des entreprises du chantier**. En lien avec les organismes de formation du territoire, les GEIQ s’occupent de leur permettre d’atteindre une qualification (CQPM) », complète-il. Dans le but de préparer la fin de mission de ces jeunes sur le chantier, des entreprises du territoire vont présenter, le 25 novembre prochain, leurs métiers et compétences ainsi que les postes qu’elles auront à pourvoir à court et moyen terme. Ensuite, elles rencontreront individuellement sous forme de « job dating », une partie des 48 jeunes (les premiers à terminer leur contrat pro) afin d’établir un premier contact. « Le but n’est pas de faire du quantitatif. Les entreprises qui seront là auront réellement des postes à proposer en adéquation avec les compétences des jeunes présents (mécaniciens, chargés de suivi électrique, électriciens, tuyauteurs, HSE/préventeurs sécurité, soudeurs …) », appuie Thomas Devallez. La rencontre se poursuivra ensuite dans les tribunes de la salle de basket, devant un match du BCM parrainé par Dunkerque LNG. L’occasion d’apprendre à se connaître autrement.

*Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification Métallurgie Industrie et BTP.

** les entreprises accueillant actuellement les contrats pro : CMP Dunkerque, Entrepose Projets, ETMI, Eurovia, IREM, Prezioso, Razel-Bec, Rouvroy, Schoonberg, TS LNG et Techint.