Romain Declémy, jeune Calaisien de 23 ans, est persuadé que cette nouvelle qualification, ajoutée à son expérience au sein de TS LNG, sur un chantier aussi démesuré que celui du terminal méthanier de Dunkerque lui ouvrira des portes à l’issue de son contrat, fin décembre. « L’expérience dans la sécurité incendie est réellement un plus pour travailler dans la sécurité comme je le souhaite », commente-il. « Franchement, je pense que je ne devrais pas avoir trop de mal à me replacer à la fin de mon contrat ».

Romain Declémy est un optimiste. Il le faut quand, comme lui, on a vu sa jeune carrière contrariée par des problèmes de santé. Entré chez les Compagnons du devoir à 12 ans, le jeune homme a un rêve : travailler dans le BTP. Titulaire d’un CAP maçonnerie à 14 ans, puis d’un CAP menuiserie et enfin d’un brevet professionnel en couverture-zinguerie, Romain Declémy a toutes les clés en main pour réaliser son rêve. Hélas, un accident l’oblige à changer de voie professionnelle. « Un oncle travaille dans la sécurité, c’est comme cela que j’ai eu l’idée de partir dans ce secteur », précise-t-il. Mais sans formation dans ce domaine, le jeune homme enchaîne les petites missions, avant de se retrouver au chômage. « La Mission Locale de Calais m’a alors contacté pour me proposer un Contrat Unique d’Insertion chez TS LNG, via le GEIQ MI, sur le chantier du terminal. Ce contrat de six mois devait me permettre de me former au métier d’équipier de seconde intervention. J’ai dit « oui » sans hésiter ».

Depuis le 1er juillet, Romain Declémy se forme à la sécurité incendie : suivi de procédures internes, extinction incendie, port des ARI (Appareils Respiratoires Isolants), le jeune homme se prépare à contrôler le danger, avant l’intervention des pompiers, si une fuite de gaz ou un incendie survenait pendant les essais et la mise en gaz du terminal effectués par TS LNG*. « Ma formation me conduit à apprendre toutes les nouvelles technologies en matière d’extinction du feu. C’est une compétence très intéressante qui sera appréciée, je pense, lorsque je vais me présenter pour un poste dans la sécurité », conclut Romain Declémy.

*TS LNG : groupement Techint Sener chargé du lot « process » sur le chantier du terminal

« Nous devrions recevoir le premier méthanier pour la mise en gaz entre le 15 décembre 2015 et le 15 janvier 2016 », a précisé Marc Girard, président de Dunkerque LNG. « Nous sommes dans le sprint final après 4 ans de marathon ». Un sprint final illustré par Sylvain Ringot, directeur technique, qui a notamment évoqué le début des essais industriels. Ceux-ci comprennent la mise en eau du tunnel fin août et l’amorçage des siphons côté CNPE de Gravelines, mais aussi l’inertage des réservoirs pendant 5 semaines consécutives. Par ailleurs, les premiers essais de pompage et de circulation d’eau ont été réalisés via 2 des 10 échangeurs (ORV), de même que la mise en mouvement des 5 bras de déchargement du GNL. Concernant les trois lots, le process du futur terminal est terminé à 92 %, les réservoirs à 97 % et le tunnel est, lui, totalement achevé.

Depuis le début du chantier, plus de 8 millions d’heures de travail ont été effectuées et 7 236 personnes y ont été salariées ou visiteurs réguliers (comme les livreurs). Le 29 septembre, 1 459 personnes travaillaient sur le chantier. Le pic de fréquentation aura été atteint en novembre 2014 avec 1900 travailleurs simultanés.

Marc Girard aura profité de ce point presse pour rappeler que le territoire avait et bénéficie encore aujourd’hui de retombées positives grâce aux divers dispositifs volontaristes et partenariaux mis en place avec les parties prenantes locales et régionales. Dunkerque LNG a d’ailleurs sollicité la CCI Nord de France afin de réaliser une étude complète des retombées économiques du chantier, qui sera publiée en 2016.

La présentation complète faite le 30 septembre ici.

Stéphane Raison, président du directoire du GPMD et Henri Jean, sous-préfet de Dunkerque figuraient parmi les personnalités présentes lors de l’inauguration des deux marais salés, situés au nord et au sud du Canal des Dunes, le 24 septembre dernier. Financés par le GPMD, pour un coût total de 2,2 millions d’euros, ces deux marais salés, d’une superficie de 2,5 ha et 4,2 ha ont pour fonction de constituer une halte nourricière pour les oiseaux limicoles en migration, en hivernage ou en période de nidification. Très peu profonds, avec une pente très faible, les deux marais sont alimentés en eau salée par un système de vannes depuis le canal des Dunes. Ce système a été pensé pour recréer les conditions naturelles réelles, avec un niveau d’eau différent en hiver et en été, qui permettra notamment à la salicorne, une plante saline très présente sur nos côtes, de se développer. A noter que l’étanchéité des bassins est garantie grâce à la pose d’une géomembrane et d’une grosse couche d’argile issue du creusement du tunnel entre la centrale nucléaire de Gravelines et le terminal méthanier. La gestion de ces 2 marais (hors technique qui reste à la charge du GPMD) a été confiée au Conseil Général du Nord. Ce seront au final 77 ha qui auront été aménagés par le port de Dunkerque et Dunkerque LNG dont la mesure phare restera les 20 ha d’espace naturel sensible Les Hems Saint Pol à Gravelines.

Ce sont deux remorqueurs, l’un de la compagnie calaisienne Chambon, l’autre de la compagnie dunkerquoise Boluda, qui ont tracté, par voie maritime depuis Calais, le ponton de débarquement des pompiers. D’une longueur de 37 mètres, pour une largeur de 15 mètres, le ponton a ensuite été assemblé fin août dans la darse du terminal méthanier. Il pourra accueillir, d’un côté, les deux vedettes pompiers et, de l’autre, le remorqueur de service le temps de l’escale d’un méthanier. Le rôle de ce remorqueur est double : il s’agit de pouvoir assister le méthanier en cas d’évacuation d’urgence mais aussi d’aider à la lutte contre l’incendie, le remorqueur « Fi-Fi » (pour Fire Fighting) ayant la capacité d’être raccordé au réseau incendie du terminal grâce à une connexion spéciale sur le ponton.

L’assemblage du ponton, opération délicate s’il en est, s’est fait le lendemain de son arrivée et a nécessité plusieurs heures de travail. Le ponton est, en effet, non pas fixé mais coulissé sur deux pieux. Il a donc fallu procéder à la fixation du ponton aux pieux grâce à des colliers de guidage. Cette opération réalisée, les passerelles d’accès au ponton ont pu être installées. Encore quelques travaux et quelques essais à réaliser et le ponton sera prêt pour la mise en service du terminal méthanier.