Eduardo Martinez, responsable de la mise en route du process du terminal, s’est plutôt bien « acclimaté » à Dunkerque. Il faut dire qu’il est habitué à se déplacer. En effet, natif d’Espinosa de los Monteros, un petit village du Nord de l’Espagne, c’est à Alicante qu’il a grandi avant d’être muté à Madrid. « Je suis bien ici », confie-t-il. « Je rentre peu en Espagne. Je préfère que mes amis et ma famille viennent me rendre visite à Dunkerque. Les gens sont sympas, même si, avec la charge de travail, j’ai malheureusement peu de temps pour lier connaissance ».

A 38 ans, Eduardo Martinez a déjà une longue expérience professionnelle derrière lui. Diplômé en ingénierie industrielle, il a travaillé sur un contrat important avec les autoroutes d’Espagne qui l’a amené à participer au déplacement et à la réinstallation d’une salle de contrôle d’autoroute. Ensuite, pour le premier groupe pétrolier espagnol « Repsol », il a travaillé à la modification du process du terminal gazier (butane et propane) d’Alicante, puis à la rénovation de l’équipement de lutte contre l’incendie au terminal gazier de Majorque. Toujours aux Baléares, il a ensuite participé aux modifications d’une usine de compression de gaz pour le réseau espagnol à Tarragona. Puis, il a passé 18 mois à Séville pour la construction d’une usine d’extraction du cuivre. En 2009, Eduardo Martinez est embauché par Sener. Sa première mission le conduit pour la première fois hors d’Espagne à Rotterdam (Pays-Bas) où il devient responsable adjoint de la mise en service du terminal méthanier. Après une mission de responsable de la mise en service pour une plate-forme off-shore de stockage de gaz au large de l’Espagne, Eduardo est missionné sur le terminal méthanier de Dunkerque au poste de responsable de la mise en service du process, en lien avec Cofiva, l’assistant à la maîtrise d’ouvrage. « J’ai commencé à travailler sur les procédures et sur la façon de les mettre en place à Madrid pendant un an avant d’arriver sur le site en mars 2014 », commente-il. « Je suis à la tête d’une équipe de plus de 28 personnes motivées et professionnelles avec qui je suis fier de travailler. Notre rôle consiste à préparer la mise en route du process en respectant toutes les procédures que nous avions développées en amont, à effectuer tous les tests nécessaires et à les faire valider. Nous intervenons en électricité, en mécanique, en instrumentation et sur la tuyauterie. C’est un travail énorme qui se poursuivra, pour certaines actions, après l’arrivée du premier méthanier. Nous devons certifier que le terminal sera à même de fonctionner en toute sécurité ».

Depuis plus d’un mois maintenant, chacun a pu constater, la nuit venue, que les trois réservoirs étaient désormais éclairés. Cela signifie qu’ils sont mécaniquement terminés, hormis quelques finitions comme la mise en place des ascenseurs. « Nous sommes passés en phase de tests », confie Jean Caparros. « Nous vérifions que les différents éléments constituants ainsi que l’ensemble des équipements et accessoires associés réagissent correctement aux diverses sollicitations qu’ils pourront connaître lors de leur exploitation, en coordination avec TS LNG qui a en charge la jetée et la zone « process » auxquelles les réservoirs sont connectés. Cela passe par la simulation de pannes ou d’incidents. Nous vérifions, par exemple, que les alarmes et les signaux fonctionnent correctement dans la salle de contrôle et sur les réservoirs, avant la mise en sécurité de la zone. Nous devons aussi vérifier que les vannes sont bien étanches, que la tuyauterie qui transportera le GNL a bien été purgée de son oxygène et qu’elle a été correctement séchée. C’est extrêmement important pour éviter que de la vapeur d’eau ne se transforme en glace et vienne endommager la tuyauterie. Une vingtaine de personnes travaillent actuellement aux essais qui sont terminés à plus de 90 %. Tout doit être testé et validé afin que les trois cuves puissent recevoir le GNL dès l’arrivée du premier méthanier.

C’est Eric Rommel, maire de Loon-Plage et Béatrice Prud’homme, directrice générale des opérations de Dunkerque LNG, qui ont symboliquement fermé les portes de l’espace exposition du chantier du terminal méthanier à Loon-Plage au cours d’une cérémonie officielle le 18 décembre dernier, à  la veille d’un dernier week-end d’animations. Ouvert en 2012 afin de permettre au public de suivre l’évolution du chantier à distance, suivant les engagements pris lors du débat public en 2007, l’espace d’exposition a connu un vrai succès avec plus de 16 000 visiteurs dont plus de 50% ont également foulé le chantier lui-même. Son parcours de visite permettait de se familiariser avec le gaz et le GNL et de mieux comprendre le fonctionnement d’un terminal méthanier. Il était complété par des ateliers ludiques et pédagogiques dont 2 800 jeunes ont bénéficié. L’espace exposition a également organisé six journées portes-ouvertes avec visite du chantier de construction du terminal qui ont toutes affiché complet, preuve de l’intérêt du grand public pour ce gigantesque chantier. L’espace exposition fermé, tout n’est cependant pas fini. Certaines de ces animations autour du gaz, du GNL et de la biodiversité notamment pourront, en effet, être poursuivies par Dunkerque LNG, pourquoi pas à la Maison de la Nature actuellement en construction à Loon-Plage.